Tony Malaby quartet

Tony Malaby / Philip Catherine

pochette de l'album Voladores de Tony Malaby quartet 
une peinture riche ne couleurs chaudes
cover de l'album Voladores

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Apparitions incarne ce que peut-être un parfait équilibre à l’intérieur d’un quartet. Ainsi entouré, Tony Malaby nous offre un nouveau chef-d’œuvre : sa sonorité majestueuse, exceptionnelle de profondeur, son lyrisme déchirant et son étonnante faculté de construire ses solos dans l’instant comme de véritables compositions – « Instant Composer » est une expression inventée pour lui – illuminent la musique de Voladores. « Homogeneous Emotion », un inédit d’Ornette Coleman, semble avoir été composé par/pour lui tant il se l’approprie magnifiquement. Sur les autres pièces, toutes signées Malaby sauf trois improvisations collectives, on est frappé par la circulation de la musique, la complémentarité des musiciens et la cohésion de l’ensemble, mais aussi par la cohérence du propos, particulièrement remarquable dans les improvisations et bien sûr les lignes qui se croisent entre le saxophone et soit la contrebasse (« Dreamy Drunk »), soit les percussions, soit encore le mélodica (« Old Smokey », « Sour Diesel »).

Faculté rare, Malaby sait perpétuellement réinventer des motifs rythmiques et mélodiques qui restent longtemps dans notre mémoire. Il semble survoler le trio qui le seconde, et pourtant, il y a longtemps que Drew Gress n’avait pas été aussi bon : son jeu limpide est, ici, la pierre de voûte. Quant au batteur Tom Rainey, partenaire régulier de Malaby et entendu avec les plus grands [5], c’est un véritable mélodiste à la frappe reconnaissable entre mille. Enfin, dernier arrivé mais non moins indispensable, John Hollenbeck nourrit et enrichit de sa quincaillerie percutante ce groupe qui, avec Voladores, nous offre un des sommets de 2009.


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