propos sur le rêve

Premier Rêve Kafka

la lumière pour revéler le vrai visage de l'inconnue

Peut-être un univers mental dans lequel il suffit de penser une montagne, pour qu’aussitôt elle surgisse devant vous et dans l’instant d’après, vous la gravissez et vous êtes déjà au sommet.

Si nous voulons respecter ce qui nous semble être l’inspiration profonde du kafkaïsme, nous devons nous
attacher à saisir les éléments moléculaires de l’oeuvre et à les traiter dans toutes les matières d’expression possibles. Ce qui intéressait Kafka, et ce qui devrait nous intéresser au cinéma, ce ne sont pas les caractères, les intrigues, mais des systèmes d’intensités, des gestes, des reflets, des regards - par exemple un visage derrière une fenêtre, des attitudes, des sensations, des changements dans la pesanteur, dans les coordonnées de temps et d’espace, des sortes de dilatations ou de rétractions de toutes les sémiotiques perceptives... On a trop longtemps décrit Kafka comme un littérateur du XIXe siècle; en fait, son abord des processus de l’inconscient social le situe peut-être au niveau du XXI’ siècle, au niveau de ce que pourrait être un cinéma du XXIe siècle.

Le rêve se réfère à deux langues différentes de même contenu. L’une est image, l’autre, langage. L’interprétation
ramène l’illisible, l’incohérence du rêve à un ordre, à une pensée. L’apollinien l’emporte sur le dionysiaque. Le chaos
de l’inconscient est du côté de l’image, l’interprétation du côté du verbe. Deux langages pour une même origine.
L’image puise la sienne dans l’inconscient, dans la pulsion, le désir. Le langage amène à la conscience le refoulé de
l’inconscient et l’informe de l’image.

Dans la culture amérindienne, un capteur de rêves ou attrapeur de rêves est un objet artisanal composé d’un
anneau, généralement en saule, et d’un filet lâche. Les décorations qui le composent sont différentes pour chaque
capteur de rêves. Selon une croyance populaire, le capteur de rêve est censé empêcher les mauvais rêves d’envahir le sommeil de son détenteur. Agissant comme un filtre, il conserve les belles images de la nuit et brûle les mauvaises aux premières lueurs du jour.