La meute

Karamazov

les frères  karamazov  comme la meute se rassemblent
Quelques membres de a meute
La Meute est un collectif théâtral fondé en janvier 2010 par de jeunes acteurs issus du Conservatoire de Lyon. Certains d’entre eux achèvent actuellement leur formation au sein des écoles supérieures (Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris, Conservatoire Royal de Liège), ou travaillent également au sein d’autres compagnies (Le Menteur Volontaire, Le LucaThéâtre, La Plateforme Locus Solus).


Notre théâtre est un théâtre de l'émotion

Le mot meute vient du bas latin movita, qui signifie mouvement. Mouvoir, émouvoir, ameuter, émeute, mutinerie : c’est la même étymologie. Ainsi le mot dit ce que nous sommes. Notre théâtre est un théâtre de l’émotion. Pas un théâtre sentimental, pas un théâtre de la sensiblerie, mais un théâtre de l’émotion, celle que soulève la proximité du corps de l’autre, sa colère, sa grâce, sa joie, sa pauvreté. Les émotions populaires, révoltes spontanées, débordements soudains, carnavals, saturnales, sont pour nous les modèles d’un miracle qui échappe aux liturgies habituelles. Le théâtre doit être
bouleversant, généreux, enthousiaste : une émeute de l’âme.

Notre théâtre est un théâtre collectif

Au pas lourd du troupeau, nous opposons la meute. Des acteurs en liberté, collectivement responsables, qui délèguent tour à tour la mise en scène à l’un d’entre eux, pour le temps limité de chaque création. Un pacte théâtral par lequel chacun s’unissant à tous n’obéisse pourtant qu’à lui-même et reste aussi libre qu’auparavant.*

Notre théâtre est un théâtre de la présence réelle

Le théâtre est beau quand l’acteur est au centre. Quand l’acteur vit, respire et parle. Il n’y a besoin de rien d’autre pour être qu’être présent. Il n’y a besoin de rien d’autre pour être qu’être là, nu devant d’autres, devant la communauté en question. Certes, nous avons besoin d’artifices, mais au service de la parole humaine. Le théâtre n’a pas affaire au virtuel. Le théâtre n’a affaire qu’au réel. La présence est le fondement du théâtre, sa légitimité. Notre théâtre est physique, palpable, incarné, apparent.


Notre théâtre est le théâtre d’une génération

Celle qui a hérité d’un monde perdu. De textes sans voix. D’images jaunies et de lumières éteintes. Nous n’avons pas connu l’espoir des lendemains qui chantent. Nous sommes les héritiers d’une foi déçue. De la grande scène de l’Histoire, désertée par le monde social, par l’idée même d’un temps et d’un espace commun à tous, il nous est resté l’énergie d’une meute et le mouvement des corps. Vers quoi, nous ne le savons pas. Mais ce mouvement vaut pour lui même. Il est celui de la vie. Il est celui du réel.
Florian Bardet / Clément Bondu / Thierry Jolivet / Gabriel Lechevalier / Nicolas Mollard