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Sur le tour




Le texte de Jean-Bernard Pouy est un bijou d’humanité et de drôlerie ; dans une première partie (54), il s’agit d’un soliloque haletant écrit en 54 petites séquences, très rythmées, au cours desquelles l’auteur suit la pensée du coureur échappé. Alternance entre ce qui se passe sur la route (les côtes, les plats, les faux-plats, la ligne droite infinie des forêts landaises, la douleur, le souffle, l’obsession du chrono…) et ce qui se passe dans la tête.

« Penser à autre chose » répète Lilian Fauger. Pour anesthésier la douleur, la meilleure solution c’est la gamberge. Alors il pense à ses parents, à son enfance, à son adolescence, là bas dans le Nord, vers Coudekerque-Branche, aux petites histoires et aux grands drames du peloton…

Et puis après l’arrivée de l’étape, il y a la partie (13). Solitude plus grande encore du coureur qui a déserté le peloton lors de la dernière étape, la plus célèbre, celle des Champs-Elysées. Il est assis sur les marches d’une église, dans le XVIème arrondissxe-ment, et gamberge encore, mais pour d’autres motifs…

L’écriture est éminemment musicale et sera donc musicalisée. Pas d’accordéon musette, mais des couleurs argentines avec le bandonéon de William Sabatier et les coups d’archets syncopés de Mauricio Angarita à la contrebasse. Ainsi, le texte sera par moment scandé - slamé pourrait-on dire aujourd’hui…

Finalement, ce spectacle devrait réconcilier musique, sport littérature et théâtre…
Laurent Vercelletto