entames de nouvelles

Vous aurez de mes nouvelles

Un cygne noir déplumé survole un tas d'or qui pourrait bien devenir son tombeau
Un cygne noir déplumé

Mon Histoire

Je n’ai jamais écrit que des livres sans grand intérêt. Peut-être parce que, au fond de moi, je fais partie de ces gens qui pensent que par temps de pluie un beau texte ne remplacera jamais une bonne paire de chaussure. C’est essentiel, une bonne paire de chaussures, c’est personnel, presque affectueux, et cela permet de traverser la vie les pieds au sec. Il ne faut jamais l’oublier. Hier au soir, Léa m’a dit qu’il serait temps que j’écrive un vrai livre. J’ai demandé ce qu’était un vrai livre. Elle a répondu :

- Quelque chose d’un peu plus consistant que tes histoires habituelles où les gens n’ont d’autres préoccupation que d’attendre en réfléchissant à la mort.J’ai fait oui de la tête et je me suis servi un verre...

Jean-Paul Dubois
in « Vous aurez de mes nouvelles »


Un Monsieur très vieux avec
des ailes immenses

Au bout de trois jours de pluie on avait tué tant de crabes dans la maison que Pelayo dut traverser sa cour mondée pour les jeter à la mer, car le nouveau-né avait passé la nuit à grelotter de fièvre et l'on pensait que c'était à cause de l'horrible odeur. Depuis mardi, le monde était triste. Le ciel et la mer avaient le même aspect cendré, et le sable de la plage, qui en mars scintillait comme une poussière de feu, n'était plus qu'une soupe de boue et de coquillages pourris. La lumière était si paisible à midi que lorsque Pelayo rentra chez lui après avoir jeté les crabes, qu’il eut du mal à voir cette chose qui bougeait et gémissait au fond de la cour. Il dut vraiment s'approcher pour découvrir qu'il s'agissait d'un vieil1ard, qui s’était étalé dans cette mare• de fange : l'homme faisait des efforts désespérés pour se relever et n'y parvenait pas, entravé par ses ailes immenses.

Gabriel Garcia Marquez


Autoportrait de l'homme au repos

Mon métier consiste à descendre du haut de la montagne jusqu’en bas. A descendre le plus vite possible. C’est un métier d’homme. D’abord parce que lorsqu’il est en haut, l’homme a envie de descendre en bas, ensuite parce que lorsqu’il y a plusieurs hommes en haut, ils veulent tous descendre plus vite les uns que les autres.

Un métier humain.
Je suis descendeur.…
Paul Fournel
in « Les athlètes dans leur tête »
 


 




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