Dans leur frac noir, les yeux pétillants, Parker et Yanowski nous jettent des regards sombres distillés de peur...

Le Cirque des mirages

...Fred Parker le pianiste et Yanowski le chanteur comédien, qui forment à eux deux ce Cirque des mirages, ... que leur spectacle était bien la grande révélation du moment dans ce que nous avons coutume d’appeler la chanson vivante.
Surréalisme, expressionnisme, féérie, poésie et révolte habillent en permanence une prestation époustouflante, absolument unique aujourd’hui sur la scène française. .../....
Le Cirque des mirages, c’est encore autre chose : le talent, bien sûr, indiscutable, mais aussi ce quelque chose d’indéfinissable qui ancre en vous, au long du spectacle, la conviction qu’on se trouve là devant un phénomène comme la chanson n’en connaît finalement que très peu.
Des foires sordides de Londres, au XIXe siècle, où un public voyeur est convié à contempler des monstres humains, jusqu’aux couloirs du métro parisien par où surgissent des hordes barbares - où monstruosité et sauvagerie ne sont pas nécessairement là où on le croit -, le voyage hallucinant offert par les deux compères, en compagnie d’épouvantails, d’une ombre inquiétante, de femmes noctambules innombrables, vous laissera abasourdis, émerveillés et ravis..../...
Le Cirque des mirages, c’est un spectacle complet, très visuel, des textes très écrits, minutieusement élaborés, souvent magnifiques, une plongée inoubliable, sans répit, dans le rire, l’effroi, la poésie, le sublime. C’est un choc..../... 
Allez voir ces deux chiens fous, c’est prodigieux.
Jean Robin
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Expressions
le journal de la féderaton anarchsite
 

Le seul véritable élixir de chimère !

Approchez, mesdames et messieurs ! Venez goûter au filtre de l’étrange ! Venez frissonner devant la farandole des monstres extraordinaires du Cirque des mirages. Ne craignez rien ! Approchez !

Vous tutoierez la Mort, mesdames et messieurs, vous croiserez fantômes et malfaiteurs, meurtriers et savants fous ! Vous arpenterez les pavés humides des bas-fonds, pousserez la porte des bordels aux lueurs rouges et paillardes, traverserez les grands ponts esseulés, éclairés de lune. Vous connaîtrez enfin ces tripots, dissimulés dans l’écrin inquiétant des passages brumeux. Vous poserez votre tête fiévreuse sur le rebord de la lucarne d’une mansarde d’écrivain.

Allez ! Pénétrez dans la grotte aux reflets fantastiques ! Laissez-vous tenter par une promenade au clair de rêve, menée par le grand Yanowski, expert en magie et en hypnotisme, et l’incroyable Fred Parker ! Ils feront revivre sous vos yeux ébahis le célèbre cabinet du Dr Caligari ! Le brouillard kafkaïen des nuits de Saint-Pétersbourg ! La dame de Pouchkine ! Nosferatu s’encanaille avec Jacques Brel ! Frankenstein se passionne pour le jazz ! Entrez, mesdames et messieurs, entrez dans le cirque aux mirages !

Venez brouiller vos cartes et faire la nique aux cardinaux ! Venez accoster les berges du bizarre, aventurez-vous sur les terres de l’inconnu !Comment ?… Vous entrez ?… Ah… on est aventurier… Bravo ! Vous ne le regretterez pas, croyez-moi…   Vous voilà installés.
Déjà, le noir se fait. Déjà, l’homme au piano fou fait voler ses accords tandis qu’un long profil d’oiseau de proie, éclairé au rasoir, vient se placer devant le micro de sa démarche lente et solennelle.
Déjà, un léger froid vient se loger dans votre colonne vertébrale : premier frisson. Vous allez être dérobés à la réalité, mais vous l’ignorez encore. Les mirages sont sur le point de vous emporter dans leur valse délirante, et vous ne vous réveillerez qu’à la levée des lumières de la salle. Engourdis d’émerveillement, pétris de songes et de magie, tendus d’effroi, endiablés par la musique en kaléidoscope, emplis du chant surnaturel de l’homme aux mille facettes. Et, comme lui, vous vous direz, un peu embrumés comme on se réveille d’une nuit trop riche en chemins oniriques :
« Que c’est bon d’y croire… »… Mais… chut ! Tout cela, vous l’ignorez encore ! 

Lise Facchin
Les Trois Coups
un second article
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