64 Bits et Malachites

Baloji / Saul Williams

Baloji

Baloji

« 64 Bits & Malachites » fait référence au processeur et au minerai que l'on trouve au Katanga (Congo-RDC) où il est utilisé comme pierre d'ornement et bijou de pacotille. 
« 64 bits » parce que c'est la mesure actuelle des processeurs. Cela illustre l'idée que chaque innovation déclasse systématiquement toutes celles qui précèdent. L’ancienne version est précipitée dans l'obsolescence pour laquelle elle a été programmée. Elle devient anachronique, même sans être détériorée. Elle est ainsi réduite à l'état de détritus, comme la malachite.
« Malachite » parce cette pierre est un résidu de cuivre oxydé, traversé par des strates opaques allant du vert foncé au vert clair.
Les papas du Katanga, dit pays du cuivre, nomment leur région "le sous-continent" en référence à son isolement politique et au sous-sol de ce far-west moderne où le monde entier vient chercher or, tourmaline, coltan et autres pierres précieuses.
Au  Congo, rares  sont les gisements inexploitables comme ceux de malachite ; ces pierres n'ont qu’une valeur affective, médicale et personnelle. C’est l’un des seuls minerais du sol congolais qui ne se retrouve pas dans cette machine qui lui permet de créer, de faire exister et de partager sa musique.
Petit traité des systèmes d'exploitation, « 64 Bits  & Malachite » est une métaphore de notre époque, des liens de cause à effets. Une musique de  diaspora, une musique nomade faite de croisements et de collisions.

"d’un coté, une mélodie ravageuse
derrière une grille Ableton de l’autre, une pierre précieuse
qui n’a que la valeur qu’on lui donne en musique il y a pas de règles que des exemples…
L’effort c'est la sueur qui te perle sur les tempes…"

 

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