la presse en parle

Les Fureurs d’Ostrowsky

Les fureurs d'Ostrowsky © Ronan Thenadey

Les Fureurs d’Ostrowsky

Gilles Ostrowsky et Jean-Michel Rabeux revisitent l’Orestie, allegro furioso, avec une énergie époustouflante, une drôlerie et une intelligence des enjeux de la tragédie absolument jubilatoires.

Terrifiants et déments, davantage enclins à la vengeance et au meurtre qu’à la clémence et au pardon, les Atrides sont gens bien peu fréquentables ! Ils répandent entre les membres de leur parentèle ce qui jamais n’y doit couler : le sperme et le sang. Atrée accommode ses neveux en ragoût et offre à manger à son frère Thyeste la chair de ses enfants. Pour se venger, Thyeste viole et engrosse sa propre fille et arme Egisthe, le fils né de cet inceste, contre Atrée. A la génération suivante, Agamemnon sacrifie Iphigénie pour que le vent pousse les nefs hellènes vers Troie, et Clytemnestre, après dix ans de ressentiment, venge son tendron.Etape suivante, Oreste punit maman et restaure l’honneur ensanglanté de papa : fin de la vendetta antique !
Le spectateur, assis dans la lumière grecque ou dans les salles obscures des théâtres modernes, se console des désirs interdits qui asticotent son inconscient : voir les Atrides user du fer et du vit en se contrefoutant de leur surmoi nous permet de jouir par tranquille procuration de nos propres et inavouables pulsions. On quitte le théâtre horrifié, mais purgé. Gilles Ostrowsky et Jean-Michel Rabeux ont choisi de mettre en scène cette bienfaisante catharsis en la poussant aux limites du grotesque, avec un humour décapant...

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Catherine Robert Publié le 27 octobre 2013 - N° 214

 

 

Les Fureurs d’Ostrowsky :
quand la violence devient pute du rire

Du 20 au 24 janvier, le Théâtre de la Croix-Rousse présente cette semaine la pièce Les fureurs d’Ostrowsky mise en scène par Jean Michel Rabeux et jouée par l’acteur Gilles Ostrowsky, un spectacle qui se décrit comme un « délire mythologique ».

« Je n’sais pas si vous avez déjà essayé »… d’aller voir une joyeuse boucherie au théâtre. Pas n’importe laquelle, une affaire de famille et de meurtre comme on en voit seulement dans la mythologie, véritable source d’inspiration depuis des siècles en littérature et particulièrement au théâtre.

Gilles Ostrowsky nous explique et incarne seul sur scène l’histoire de la lignée des Atrides. Silence dans la salle, le décor s’éclaire et un rire délirant remplit l’espace progressivement. Un cri, du sang, des membres d’enfants qui volent, l’apparition de l’acteur : « C’est Atrée ». Un Atrée cannibale, un anatomiste fou et ahuri qui reconstitue un puzzle humain de l’horreur. ... Le tragique et le rire n’ont jamais été si bien ensemble ! Les Fureurs d’Ostrowsky nous présente de manière magistrale le parfait mode d’emploi du meurtre façon mythologie grecque : avec une hache ou une épée, toujours la même épée, à la marmite en ragoût ou dans une baignoire avec un filet de pêche… Un tableau aussi noir qu’hilarant, des effets spéciaux à peine dissimulés qui participent au comique, des ballades musicales décalées par rapport aux situations toutes plus tragiques les unes que les autres, un coktail qui emporte l’adhésion du public du début à la fin.... 

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Anaïs Mottet L'Envolée Culturelle 24 janvier 2015