dramaturgie

La belle escampette

les interprètes floues
prendre la poudre d'escampette
Dans un château, deux sœurs issues de l’aristocratie vivent sous la domination d’un roi, dans le respect des codes sociaux de leur rang et de leur condition féminine. Leur corps, leur désir, leur imaginaire sont niés. Elles apprennent docilement la musique et le chant, avec les règles de savoir vivre et le culte de la beauté. L’une craintive et sérieuse respecte le code établi, par peur de la violence de l’autorité et rappelle à l’autre, plus impulsive
et spontanée, l’ordre imposé. Dans ce huit clos où la pureté côtoie la cruauté, la princesse débordante de vie fait basculer ce rapport de domination, en transgressant par le jeu : elles s’amusent alors toutes deux des rites de la cour, de leur condition. La plus vive parvient ainsi à entraîner l’autre dans ce processus de libération. Elles  s’échappent en piétinant le
roi, dérisoire figure de papier.

Le spectacle fait référence aux 17e et 18e siècles, une époque qui questionne à sa manière la domination masculine. Domination qui se manifeste globalement par l’enfermement dans le carcan social de la condition imposée aux femmes. Il permet d’interroger l’éternelle jeunesse des princesses en posant un regard critique sur le culte de la beauté féminine et la négation du sentiment amoureux.