Luc Tartar

S’embrasent

les jeunes écoutent attentivement  la voisine
la voisine en connivence avec les ados...
Dramaturge, romancier et comédien, il est né en France, où il vit et travaille. Il joue d’abord sous la direction de Stuart Seide à Lille puis, de 1996 à 2006, il devient auteur associé au Théâtre d’Arras.
Il signe alors plusieurs textes
  • Les Arabes à Poitiers (1995), 
  • Terres arables (1999),
  • Papa Alzheimer (2003) 
  • Parti chercher (2006). 
Pour le jeune public, mentionnons
  • S’embrasent (2005)
  • En voiture Simone (2006).
Comme romancier, on lui doit aussi Le marteau d’Alfred (2005) et Sauvez Régine ! (à paraître). Boursier à maintes reprises du ministère de la Culture et du Centre national du livre, il a notamment été invité au Québec par le Théâtre Bluff, en avril 2009, grâce à un partenariat avec le Centre des auteurs dramatiques (CEAD), la Rencontre Théâtre Ados(RTA) et la ville de Laval, afin d’explorer, avec l’équipe de production de
S’embrasent, la forme à donner au spectacle.

Ce qui m’intéresse avant tout dans l’émoi amoureux, c’est l’envahissement des sens, des corps, c’est l’énergie qui circule entre les êtres et qui agit forcément sur l’équilibre intérieur des personnes. Tomber amoureux, c’est être bouleversé, c’est vaciller, c’est crier son bonheur, sa douleur, c’est bousculer, heurter, et in fine remettre en cause l’ordre établi ; son ordre intime, bien sûr, dans la mesure où le sujet amoureux ne vit plus le monde de la même façon, mais aussi dans certains cas l’ordre familial, social, racial, sexuel, politique…
Jonathan et Latifa tombent amoureux et le monde s’écroule autour d’eux. Euxmêmes
semblent passer par la fenêtre, disparaissant dans l’invisible, accédant  au céleste. Le coup de foudre détruit, certes, puisque les amants se sont rencontrés et que le monde ne ressemblera plus jamais à ce qu’il était, mais l’amour est avant tout créateur de sens et de poésie : en s’embrasant, les deux adolescents accèdent à une autre dimension, se révèlent à eux-mêmes. L’amour est un vertige qui nous fait avancer. Je pense à la sculpture d’Alberto Giacometti « L’homme qui marche », ce déséquilibre…