les trois membres du groupe posent face à l'objectif
les membres du Grand Pianoramax © Cyrille Choupas
Emmené par le pianiste genevois Leo Tardin, Grand Pianoramax peut être considéré comme un «super groupe», tant les trois membres de ce trio possèdent chacun une extrême maîtrise de leur art et une forte personnalité musicale: au lyrisme appuyé des claviers de Leo Tardin répondent la poésie péremptoire du producteur et poète de Brooklyn Black Cracker et la batterie pugnace du zürichois Dom Burkhalter.
Un alliage rare dont les vertus illuminent chacun des onze morceaux de Till There's Nothing Left. 
Avec un son à la fois très direct et fourmillant de détails, ce nouvel opus a été mixé par Roli Mosimann, ingénieur son légendaire qui a notamment collaboré avec Björk, Faith No More et The Young Gods et qui a su en exalter la charge émotive très particulière.
Paradoxalement, pour une musique pensée à trois, le piano reprend une place centrale. Ce dernier brille au fil de morceaux au charme mélodique aussi tenace qu'immédiat (Till There's Nothing Left, Call It Like You See It, Interlude, Have You Ever Seen,Firefly, Cry Alone), parfois avec une grâce et une gravité dignes de Bach (Daybreak), parfois avec un élan jubilatoire qui donne immédiatement envie de claquer des doigts et de danser (Nights Turn To Days). Ailleurs, la musique pénètre dans un territoire mouvant, aux volutes psychédéliques (Runaway, Dub Delay). Partout, la batterie ultra-précise et tranchante de Dom Burkhalter trace une ligne imperturbable. Déchirée entre spoken word dramatique et chant fragile, la poésie ténébreuse de Black Cracker épouse idéalement ce paysage sonore à la fois émouvant et taillé à la serpe.
Un album à écouter «jusqu'à ce qu'il ne reste rien».

Avec déjà trois albums et deux vinyls sortis en Europe aux USA et au Japon sur le label indépendant Obliq Sound, Grand Pianoramax nous livre avec Till There's Nothing Left son quatrième opus (sortie France: septembre 2013 sur Obliq Sound).