Intentions

Mercedes

des accessoires du quotidien deviennent métaphores du jeu, ici un pouf et une chaise deviennent  berline de luxe
une simple chaise et un pouf devenus mercedes
Thomas Brasch avait tendance à niveler les différences entre RDA et RFA : partout confronté à  une société de plus en plus anonyme, livrée au règne de la technique, l’individu cherche à donner un sens à sa vie.

Un sentiment de filiation nous porte vers Mercedes. Face aux règles d’une société que nous tentons désespérément d’apprivoiser, face à l’angoisse de ne pas trouver sa place, face à l’obligation de ‘’gagner’’ et de ‘’réussir’’ sa vie, Oï et Sakko sont nos frères.  Un peu étourdis, dans un temps sans repères, déformé, étrangement long, nous avons le théâtre et le jeu pour répondre aux vertiges de notre condition.

« On dirait presque que vous pleurez Y’a pas de quoi être triste Z ‘en faites pas on s’en tirer »

Quelle est notre utilité sans travail ? Faut-il être utile ?
Pouvons nous ETRE et ETRE UTILES par le théâtre ?     

Mercedes révèle les forces de création et de mouvement de ses protagonistes. Aussi voulons-nous un spectacle en perpétuelle évolution, constamment réinventé par l’improvisation. Sans perdre de vue la structure même du texte, encore et encore nous jouerons. Nous avons l’espoir de faire de chaque représentation une rencontre unique et ludique avec un public. Ensemble, nous écrirons et développerons une multitude de situations, nous inventerons le présent.
 
Car c’est bien dans le caractère ludique de Mercedes que réside sa dimension utopique. Une utopie qui se glisse dans le présent sans prétendre le bouleverser de fond en comble. Simplement, nous rêvons notre recherche comme un espace de liberté au sein duquel chacun pourra choisir sa place, son rôle, et sa partition.
 
Ensemble, par le théâtre, jouons nous du principe d’incertitude ! Créer des conditions d’imagination, de doute, de réflexion et de proposition nous permettra, peut-être, d’échapper à la stagnation générale…. et d’envisager d’autres possibles.

Nous nous efforçons de rester vivants.