une fermière attend son mari. A la fenêtre de  sa maison elle le voit arriver...
à la fenêtre
Le projet d’écriture ne consiste pas seulement en l’adaptation d’un texte littéraire au théâtre, mais il s’agit plutôt de révéler une partition dramatique originale, donnant de larges possibilités d'expression, capable de servir au mieux, dans un langage théâtral, une même histoire. En adoptant le langage de la littérature au profit du langage théâtral, nous étions obligés de choisir des pistes thématiques. Alors il est devenu évident d’envisager différemment la mise en acte des personnages. Cette réflexion nous a amenés à initier un travail de recherche, partant de l’art de l’acteur et des procédés de narration dramaturgiques.
« Les oeuvres de Cholem Aleïchem sont riches de personnages et de dialogues colorés, qui demandent presque à être mis en scène. La poétique de cet écrivain authentiquement juif m’interroge depuis longtemps, par l’énorme profondeur et le lyrisme de son oeuvre, qui est à la fois naïve, spontanée et infiniment humaine. »

Le thème

Le thème qui ressort dans le conte de Cholem Aleïchem « Le Tailleur Ensorcelé », celui d’un bouc émissaire, frappe d’autant plus qu’il est proposé dans un registre tout à fait opposé à la gravité du sujet. Les péripéties comiques d’un malheureux tailleur, les personnages colorés, les situations grotesques, que Cholem Aleïchem dépeint avec son irrésistible humour, cachent pourtant une réflexion beaucoup plus profonde sur cette notion issue de la tradition juive, ainsi que l’image forte d’un petit homme devant un monde trop grand pour lui et qu’il cherche désespérément à comprendre. « Plus je lisais et relisais ce conte, plus je sentais le besoin et la nécessité de proposer cette réflexion aujourd’hui, dans notre monde contemporain qui côtoie différentes formes de brutalité, de manque de compassion, de tolérance et d’amour. »
O. Chakhparonova