l'auteur

Karamazov

portrait d'un des frères karamazov
un des frères
Dostoïevski… Romancier prolixe, individu hargneux, joueur couvertde dettes, épileptique chronique, prophète du siècle à naître, violeur hypothétique, prosateur génial, condamné à mort gracié et bagnard repenti... on ne saurait être exhaustif.

Au-delà de l’exégèse, Dostoïevski demeure pour nous l’ombre qu’il fut pour ses contemporains, et nous plonge, fascinés, dans un océan de perplexité. Possédé par la soif d’un sens premier mais dévoré par le démon de la conscience, prisonnier d’un balancement tragique du désir à l’entrave et de l’entrave au désir, il est le romancier apocalyptique, l’Inquiet par excellence.
Dostoïevski meurt en 1881, à l’âge de soixante ans. Il laisse derrière lui une quarantaine de récits, dont L’Idiot, L’adolescent, Les Démons, Le Joueur, Crime et châtiment, Humilés et offensés...
De cette oeuvre colossale transpire la vision métaphysique d’une humanité crasse, se débattant tant bien que mal dans l’absence de sens. La tendresse et la brutalité, le mépris et le besoin d’affection, l’athéisme et le sacré, l’humilité et l’arrogance se disputent en lui et dialoguent à travers ses personnages en une épuisante controverse.
Investie d’une colère inextinguible contre le silence du ciel, la voix de Dostoïevski n’est pas une consolation, mais un gouffre. Elle sauve quelquefois, elle détruit le plus souvent.
Mais elle dispense un soutien plus grand que le réconfort : elle nous aide à nous tenir debout.