Intentions

Karamazov

une femme dans un fauteuil roulant vient d'être assassinée
Adaptation confrontée aux expérimentations des acteurs.

Il s’agira donc d’une écriture de plateau, née de la confrontation de notre culture, de notre propre langage, à la langue de Dostoïevski, dont nous tenterons de nous emparer sans la subir. Nous mettrons en scène le destin des frères, mais nous voulons aussi raconter l’histoire tragique des autres personnages, victimes collatérale de la folie des Karamazov.
Nous ne voulons pas dépouiller l’âme du roman au profit de l’intrigue policière. Ni la comédie au profit de la tragédie. Notre pari c’est de traverser le roman, sans le réduire dans sons sens, sa profondeur, ni escamoter ses ambiguïtés.
C’est écorché et sali par les mots, brûlant et reprenant à peine notre souffle que l’on décide de jouer les Karamazov. Plus qu’une audace, c’est un besoin, un désir ardent de se débattre dans l’immense océan Dostoïevskien.
L’adaptation, c’est la possibilité de choisir, de ne pas subir le texte. C’est l’occasion de tricher ouvertement, c’est la liberté et l’humilité face au génie, c’est l’envie de chercher, c’est le droit de se perdre, le plaisir d’essayer et l’opportunité de trouver. Dostoïevski nous dit la mort comme un secret, il nous crie dans l’oreille la médiocrité de l’être et son implacable souffrance. Un cri comme une lumière. Un cri dans l’ombre. Dans le trou noir. Un cri comme une barricade déposée sur la route écrasante de nos solitudes.
Florian Bardet et Nicolas Mollard, septembre 2012