des wagons emportés par l'orage volent  au dessus des rails
Attention ! La musique fusionnante et référentielle de ce quartet installé sur une faille sismique attaque au cortex. Elle ne s’interdit rien, de quelques évidences pop au bruitisme le plus sauvage, de partitions progressives hors d’âge en collages Zorniens…

Chromb ! Derrière cette appellation sonnant comme un gros rhume (!) se cache en fait une sorte de collusion inédite entre nu-jazz et psychobilly. 4 cordes, des anches, 88 touches et un brelan de fûts, le tout prolongé d’une prise électrique : voilà une configuration jazzy plutôt classique pour un quatuor nettement plus atypique qu’il n’en a l’air. Chromb ! ventile en effet façon puzzle un curieux rock sans guitare, un jazz à distorsions et de la musique de chambre capitonnée. Ils volent au jazz ce qu’il a de plus libre, au rock son énergie, et à toutes sortes de musiques déviantes leur folie pour livrer un son grouillant comme une partition de Zappa, « avec des mélodies, des cris, du silence et du bizarre dedans » (sic). Le mélange exsude une énergie et une inventivité toute new-yorkaises (l’esprit John Zorn ou Jim Black n’est pas loin). En mute abrupts, il évoque aussi à l’occasion quelques bizarreries 70’s qui convoquent Can, Soft Machine ou The Residents au rang de parrains.

Chromb est Lauréat du tremplin suivez l' jazz 2012 (jury jeune)
2 mars 2012