the big band feat. Cécile Mc Laurin

The Amazing Keystone jazz big band

Cécile de profil sur un fond nimbé de  bleu chante  dans un micro.
Cécile Mc Laurin © Paul Emmanuel Roy

The Amazing Keystone Jazz Big Band


C'est par une fraîche et arrosée soirée d'automne, que Fred Nardin (pianiste), Bastien Ballaz (tromboniste) et Jon Boutellier (saxophoniste) décident de se lancer un pari stupide : faire vivre une grande formation de jazz pour laquelle ils écriraient leur propre musique.
Quelques e-mails et coups de téléphone plus tard, ils réunissent 4 trompettes, 4 trombones, 5 saxophones et une rythmique complète pour un gros coup...


Coup d'essai transformé. Bastien Ballaz s'explique : « le problème, c'est que ça a plutôt bien marché... La salle était pleine à craquer, ça swinguait vraiment, les gars étaient tous contents d'être ensemble... On ne pouvait pas en rester là ! ».

Le Keystone Big-Band cesse alors d'être une bonne blague potache entre anciens membres du Conservatoire de Paris. A la manière des « Monday Night Big-Band » de New-York, l'orchestre va se réunir régulièrement les lundis soirs à la Clef de Voûte (Keystone, en anglais !), et chacune de ses prestations devient un véritable événement.

Tout va alors aller crescendo : des concerts au Jazz-Club Etoile à Paris, au Theâtre Antique de Jazz à Vienne, à l'Opéra de St-Etienne... Et des collaborations avec des artistes pour qui ils écrivent spécialement de la musique : Rhoda Scott, Michel Hausser, Liz McComb, et surtout la jeune et déjà très remarquée Cécile McLorin/Salvant.

« On écrit de nouvelles pièces à chaque concerts » déclare Fred Nardin, « on a déjà à notre répertoire près de 50 morceaux différents... En choisir une dizaine pour un concert est toujours un casse-tête, voire un déchirement ! ». D'autant plus que les 3 compositeurs-arrangeurs ont des personnalités musicales plutôt différentes...


Pour Bastien Ballaz, c'est un univers fait d'humour et de surprises, inspiré par les associations inédites de sons et de timbres d'un Bob Brookmeyer ou d'un Gil Evans.
Pour le pianiste Fred Nardin, adepte du jeu d'Oscar Peterson, c'est, curieusement encore, vers des compositeurs assez modernes et actuels comme Jim McNeely ou Maria Schneider qu'il faut trouver ses influences.
Enfin, pour le saxophoniste Jon Boutellier, le « traditionaliste » de la bande, c'est sous le patronage de Thad Jones que se situent ses pièces.


Cette versatilité musicale est la marque de l'orchestre. Jon le déclare à Jazz Magazine « c'est ce qu'on admire le plus chez Wynton Marsalis : il peut passer d'une création ultra-moderne à un morceau méconnu de Fletcher Henderson sans qu'on sente de hiatus... ».

Mais ce qui fait la véritable force du Keystone Big Band, c'est le niveau impressionnant de ses jeunes solistes. La puissance post-coltranienne de Pierre Pothin au ténor, la légèreté de Lou Lecaudey au trombone, l'habileté technique de Kenny Jeanney au sax alto, la poésie de David Enhco à la trompette... Les 17 jeunes gens sont la crème de ce qui se fait de mieux entre Lyon, Paris, Bruxelles et la Suisse.

Cécile McLorin Salvant


Cécile McLorin Salvant a commencé ses études de piano classique à 5 ans, de chant en chorale à 8 ans. Elle s’est très vite intéressée au chant lyrique et a commencé à étudier avec des professeurs privés, et plus tard à l’Université de Miami. En 2007, elle part à Aix-en-Provence pour étudier le droit, le chant lyrique et baroque au Conservatoire Darius Milhaud, où elle découvre également l’improvisation et le jazz. Trois ans plus tard, en 2010, elle remporte le prestigieux ?Concours Thelonious Monk à Washington DC, devant un jury composé d’artistes exceptionnels : Al Jarreau, Diane Reeves, Dee Dee Bridgewater, Kurt Elling, Patti Austin.

A 23 ans seulement, Cécile McLorin a déjà partagé la scène avec des musiciens de renommée internationale comme Archie Shepp, Jean-François Bonnel, Aaron Diehl, Rodney Whitaker, Dan Nimmer, Jonathan Batiste ou Jacky Terrasson... Elle a également été l’invitée de Wynton Marsalis et son Orchestre Jazz at Lincoln Center. Elle vient d’enregistrer un CD qui paraîtra au début 2013 pour le label Mack Avenue avec Aaron Diehl, Rodney Whitaker, Herlin Riley et James Chirillo. Un album qui promet !

Yves Sportis de Jazz Hot a écrit : « … l’aisance et l’aplomb qui révèlent instantanément le talent... aucune intonation, nuance, aucun accent, n’a semblé être négligé, une sorte de perfection naturelle de forme et de voix qu’on ne trouve que dans la culture possédée par une artiste… » et Alex Dutilh de France Musique : « …côté naturel, la belle est désarmante. Le genre de technique vocale tellement éblouissante qu’elle annihile tout sentiment d’effort, donc de présence d’une technique. Précision des attaques, justesse, sautes de registre, chaleur du timbre ».