Richard Galliano plays Nino Rota (Trailer) par Richard_Galliano

Richard Galliano met Nino Rota à sa sauce

Nno Rota, qui composa les bandes originales des plus grands films de Federico Fellini, aurait eu 100 ans cette année. Richard Galliano, l'accordéoniste français de jazz a repris à son compte le répertoire de l'Italien. Une formation inspirée, La Strada Quintet emmenée par Galliano, reprend dans un CD quelques airs inoubliables.

Richard Galliano m'attend à l'étage du restaurant Le Vieux Châtelet. Il aurait bien pu figurer dans un film du Maestro. On dirait l'un de ses acteurs. Son visage passe du sérieux à la décontraction en un éclair. Il aborde gravement la conversation. Puis se marre quand, pour la circonstance, je commande les lasagnes al forno. Le fils de Lucien, professeur d'accordéon d'origine italienne, est né à Cannes, il y a 61 ans. A sept ans, un événement le marque. Son père l'emmène voir La Strada, un des chefs-d'œuvre de Fellini. Le film passe dans le quartier. «L'air de trompette joué par Gelsomina a hanté mon esprit. Un air simple, d'un autre monde, dont la puissance m'a ébranlé. J'ai partagé cela très tôt avec Nino Rota: la volonté de séduire avec des compositions évidentes». Personne ne contestera ni à l'un, ni à l'autre, le sens aigu de la mélodie pure, tantôt heureuse, tantôt mélancolique, avec un zeste de drame social. Alors même que les deux artistes ne se sont jamais rencontrés, leur inspiration est proche. Elle rassure et protège.  Elle rejoint la famille, et s'installe sereinement dans l'imaginaire. Galliano sourit sans forcer: «Le projet de lui rendre hommage trotte dans ma tête depuis des lustres. J'ai commencé à le réaliser il y a quinze ans. A l'époque, j'ai multiplié les concerts avec Enrico Rava (trompette), Daniel Humair (batterie), Jean-François Jenny-Clark (contrebasse) et le clarinettiste Gabriele Mirabassi. Le public n'était pas mûr. L'an dernier, le label Deutsche Grammophon m'a relancé. Les producteurs ont senti une attente autour de la célébration du centenaire de Nino Rota en 2011. J'ai recherché un groupe au niveau pour le défi. Comme solistes, deux musiciens à la fois proches des racines populaires et de très bon niveau: le trompettiste Américain Dave Douglas, et le Britannique John Surman, majoritairement au saxophone baryton. A la contrebasse, je rêvais d'un son soyeux. J'en sais l'Américain Boris Kozlov capable. Enfin le jeu de batterie en finesse de Clarence Penn s'imposait. »...

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