et dans lumière tombante le chant ...
Nimbée de lumière © jean loup bertheau

L’académie de France à Rome doit-elle accueillir comme pensionnaires des compositeurs et interprètes de la musique actuelle?

Lorsque l'on parle de l'arrivée d'interprètes et compositeurs de la musique actuelle au sein de la Villa Médicis, les compositeurs de la musique dite "savante" grincent des dents. Le 3 juin dernier, le ministre de la Culture a rendu la liste officielle des pensionnaires de la Villa Médicis à Rome. Parmi les heureux élus se trouvent des artistes de la musique actuelle. La nomination d'artistes issus de la variété a provoqué un véritable vent de colère parmi les compositeurs de musique contemporaine. Ces derniers ont lancé une pétition sur le site internet musiques-en-vrac.blogspot.com pour protester contre cette première dans l'histoire de l'institution. Leur manifeste parle de "mépris" à l'égard de la création contemporaine. Dans cette lettre ouverte au ministre de la Culture Frédéric Mitterrand et au directeur de la Villa Médicis Eric de Chassey, les signataires estiment que les musiques actuelles "plus populaires" touchent un public déjà nombreux et jouissent de plus de publicités.


Claire Diterzi, première artiste "non-savante" à entrer à la Villa Médicis.

Chanteuse, rockeuse, chercheuse, Claire Diterzi est la première artiste de variété à pénétrer dans l'antre de la très respectable Villa Médicis. C'est une véritable révolution pour l'Académie de France. En un peu plus de deux siècles d'histoire, c'est la première fois qu'une artiste pop y fait son entrée (en octobre 2010). Pour les actuels pensionnaires de la Villa, cette arrivée montrerait le peu de considération de la part du directeur de l'établissement et du ministère de la Culture pour la musique contemporaine. Les contestations devraient d'ailleurs continuer à se répandre. Cette année, Claire Diterzi ne sera pas la seule à faire ses premiers pas au sein de la célèbre Villa. Le jazzman Magic Malik fait lui aussi parti de la liste des nouveaux pensionnaires.

Par Vanessa Ferrere
(L’Express.fr), publié le 11/06/2010