Un bon chanteur ...

Dominique A / del Cielo solo

dominique dans un clair obscur violine chante
conccert à vaulx en velin © jean loup bertheau vaulx le journal
Dominique A
Pas encore mort, ni démissionnaire, le Nantais publie un essai sur son travail, excédant largement le cadre du nombril.

"Andreï Siniavski, un auteur russe, a dit un jour de son compatriote Varlam Chalamov: "Il écrit comme s'il était mort" (il faut être russe pour sortir un truc pareil). En le paraphrasant, on pourrait tout aussi bien dire de certains chanteurs qu'ils chantent ou ont chanté comme s'ils étaient morts, eux aussi. La gloire posthume de certains chanteurs et la pérennité de leur aura ne tiennent-elles pas à ça ? N'éprouve-t-on pas de leur vivant cette impression qui se confirme une fois où ils ont rendu les armes ? Nick Drake, Nina Simone, Léo Ferré, Ian Curtis... En les écoutant aujourd'hui, ne doute-t-on pas rien qu'un peu qu'ils aient été un jour vivant ? Lorsqu'ils chantaient, ne le faisaient-ils pas comme s'ils n'étaient plus parmi nous, ne nous donnaient-ils pas déjà des nouvelles de l'autre côté ?"
Piochée au milieu d'Un bon chanteur mort, ce paragraphe donne son titre au livre, à défaut de lui donner un ton. La postérité n'est qu'une parenthèse parmi de nombreuses autres dans cet essai que le chanteur Dominique A consacre à son art. Invité par les éditions La machine à cailloux à rédiger un texte autour de sa manière d'écrire et de composer, le Nantais brasse large tout au long des 79 pages qui font son livre, donnant à voir de nombreuses portes entrouvertes que l'on ignorait jusqu'ici. Un discours dense, digeste grâce à un style minutieux et rythmé, libéré de tout argumentaire trop ampoulé. Dominique A écrit comme il chante: en des phrases de peu de mots, libérées de l'inutile, préférant les questions en suspension aux vérités martelées.

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Bon pour les oreilles Blog de Christophe Schenk

02/10/2008