la presse et del Cielo

Dominique A / del Cielo solo

liz bastard  au milieu de planètes
dans les étoiles © jean loup bertheau
Liz Bastard parle-chante des textes troublants qui disent le doute intérieur, le dégoût de hyperconsommation et la nécessaire fidélité à ce qu’on rêvait  d’être. So on peut reprocher un rythme (lent), trop constant, des titres comme vers le vide, sont des merveilles de sensibilité blessée...
Philippe Richard
Ouest France 13 dec 2009


Liz Bastard possède une voix de femme-enfant sensuelle dont l’innocence apparente contraste avec des textes poétiques sociaux et amoureux  bourrés de trouvailles lexicale. Ainsi Liz est troublante sur quelques titres Vers le vide, l'Orage ou top Model) Sur d’autres, l’affectation candide et la posture d’intellectuelle à fleur de peau titillent l’agacement …
Magic nov/déc 2009


Ecouter les douzes titres de « Sous les cendres »
 C’est un peu comme danser un délicat tango avec Dexter le serial killer ou sauter du haut d’un précipice sans être sûr que le parachute s’ouvrira. Ici, pas de poésie fleur bleue ni de mots pour faire beau : les phrases coupent,  scalpent, saignent. Liz Bastard murmure plus qu’elle ne chante des confidences acides et fragiles sous lesquelles on devine une rage constante et volubile. Les textes décapants interrogent l’intime, dessinent l    a douce horreur d’un monde où le ciel d’acier ne laisse plus passer la lumière….
Longueur d’onde dec 2009
 

C’est l‘orage qui t’dérange murmure entre deux éclairs blancs, la voix apeurée de Liz Bastard. Eh oui, effectivement, c’est l’orage électrique, la rage électrique qui dérange ici, jusqu’au malaise,  dans une agression sonique et verbale dont on avait oublié depuis Diabologum à quel point elle pouvait être volupté, jouissance autant qu’hébétude et effroi.
Si ce rock est aussi dangereux, aussi performant,  c’est qu’il joue avec les nerfs, constamment, sadiquement, tout en retenue mais au bord de l’explosion, qu’il ne convoque qu’en ultime recours.
C’est éprouvant, c’est passionnant à vivre : ce rock dépravé par le hip-hop, l’électro, le blues mutant, refuse la banalité de la pyrotechnie, les effets cheap et rassurants de sa rébellion autorisée. Il tremble d’une voix blanche des textes absolument terribles là où la logique simpliste du rock ordonnerait plutôt le cri libérateur : chaque silence, laconique,  entre deux rimes au scalpel rouillé, fait ici un vacarme de tous les diables, prodigieusement mis en son par la production ascétique et malade du batteur-compositeur Gaël Desbois. On connaissait ce rock patraque, toxique étouffant depuis un premier maxi où le duo rennais, avec Petite pute ou le génial Rester Bancal, disait que ce Cielo était menaçant, orageux- une tornade secouait ce single, mais le groupe restait impassible,  d’une raideur vraiment alarmante.
C’est ce sang froid, glacé même, qui irrigue le premier album du duo. Une agression aussi revêche que sexy ; dont le pessimisme combatif évoque régulièrement une version électrocutée, désabusée de quelques écrits de Georges Hyvernaud ou Henri Calet. Pour s’en convaincre on écoutera Liz Bastard disséquer, comme on effeuillerait une marguerite dans un champ de mines, un goût permanent pour les failles et les fissures, et les entailles et les blessures et les brûlures
Les Inrockuptibles 13 oct 2009