un portrait à la casquette de Brigitte Charvolin
Zac Harmon par Brigitte Charvolin
Lorsque Zac Harmon s’empare de la scène, c’est avec la ferme intention de conquérir le public. D’emblée, il établit un contact chaleureux et attire l’empathie d’un auditoire tout prêt à le suivre jusqu’aux rives du Mississippi, empruntant ce fameux train qui roule au rythme d’un lancinant shuffle.

Né à Jackson, Mississippi, Zac revendique ses racines, ce qu’il appelle « le son de Farish Street ». Il a grandi dans cette artère réputée comme l’un des hauts lieux du Blues. Son père y tenait l’une des premières pharmacies afro-américaines et tout jeune, il rencontre BB King, Freddy King, Little Milton, Bobby Rush, Ike Turner… Zac chante à l’église et étudie la musique avec Herman Folkes, le père de la chanteuse Cassandra Wilson. Il s’initie à divers instruments et se perfectionne à la guitare auprès de Mel Brown. A 16 ans il joue avec Sam Myers, à 18 ans il accompagne Dorothy Moore et à 20 ans ZZ Hill.

En 1980, Zac Harmon s’installe à Los Angeles, poursuivant sa carrière comme musicien de studio. Il écrit et compose pour différents artistes et travaille intensément pour le cinéma et la télévision. Mais le désir, la nécessité de jouer le Blues l’emportent et, en 2002, Zac réalise son premier CD de Blues : Live at Babe and Ricky’s Inn. En 2004, la Mid-South Blues Revue gagne le Blues Foundation International’s Blues Challenge. Sur la lancée, Zac enregistre un deuxième CD : The Blues according to Zachariah et emmène la Mid South Revue en tournée aux USA, au Canada, en Europe, participant à de nombreux festivals.

Reconnu meilleur artiste émergeant aux Blues Music Awards 2006, Zac Harmon s’investit totalement dans sa mission de garder le Blues vivant. Il ne manque pas de rendre hommage aux musiciens qui l’ont inspiré : Albert King, Little Milton…mais s’il reprend des titres d’artistes qui l’ont marqué comme Jimi Hendrix ou Muddy Waters (Mannish Boy revisité en version française avec un savoureux accent), c’est en leur imprimant toute sa personnalité. Zac interprète avant tout ses nombreuses compositions . Boogie endiablé ou beau Blues en tempo lent, la guitare déliée et expressive  souligne, prolonge une voix chaude et traînante au charme certain. Du murmure à l’exhortation du prêcheur -le Gospel n’est jamais loin- la palette est riche et nuancée.

All aboard ! C’est bien dans la chaude ambiance d’un juke joint du Mississippi que nous entraîne Zac Harmon !
Brigitte Charvolin

Zac a reçu  le prix  Best unsigned Band  en  2004 / Blues Foundation