il devient urgent de délimiter l'espace
l'espace de la représentation
Un conte qui met en évidence les dangers de ces mots qui, sous leur  apparence inoffensive, peuvent tuer ceux auxquels on les décoche.
(collection Les Contes philosophiques chez ACTE SUD JUNIOR, 1996 et 2008)

Le narrateur se propose de nous expliquer pourquoi les fourmis vertes et les fourmis bleues ont complètement disparu de la surface de la Terre.
Il y a fort longtemps, les deux colonies de fourmis, identiques à celles que nous connaissons, se côtoyaient indifférentes jusqu’à ce qu’une fée pour satisfaire sa curiosité, eut l’étrange idée de leur faire don de la parole.
Les fourmis prennent grand plaisir à apprivoiser le langage humain, à jouer avec les mots, à échanger messages et idées et bien évidemment, leur organisation du travail et leur vie en société s’en trouvent radicalement transformées.
Mais pour une question de partage du territoire, de différence de couleurs, les rapports entre les deux clans vont se durcir et malgré les avertissements de vieilles et sages fourmis, les paroles deviennent cinglantes, le bruit des mots devient clameur et les joutes verbales se
transforment en un combat cruel.

Avec un propos clair, voire radical, une transposition des comportements humains, cette histoire veut provoquer réactions et interrogations.
C’est pour cela que nous l’avons choisie mais aussi pour son univers surprenant, l’humour, la fantaisie et surtout la mise  en oeuvre du langage.
L’auteur le place de façon inattendue dans la bouche de ces fourmis et  c’est avec un plaisir décuplé que l’on peut apprécier dialogues et récit, la richesse, la couleur de son vocabulaire, la pertinence de ses expressions.
Notre travail a donc consisté à se « mettre en bouche » cette histoire, en l’adaptant au récit parlé, lui trouvant son rythme, ses respirations…tout en veillant à conserver son langage soutenu et particulièrement à faire entendre la matière sonore des mots.