approches et découvertes

L'Avare

guerre de l'eau par seiter
guerre de l'eau

L’or bleu, ou comment l’eau, bien commun de l’humanité, devient le pétrole du 21ème siècle.

rencontre avec Jean-Luc Touly et Jean Louis Linossier

  • 1) L’eau dans le monde ressources utilisation/ population    exemples 
  • 2 ) Comment l’eau devient un terrain d’enjeu stratégique planétaire géopolitique exemples
  • 3) comment l’eau devient un enjeu économique = l’or bleu :  exemples de la France / aux autres pays 
  • 4) l’eau et le local   distribution / assainissement   : les enjeux du local  Lyon / Paris / Grenoble / petites communes


Jean Luc Touly est porte parole de l'Acme France  (www.acme-eau.org), et d'Anticor.
Jean-Luc Touly est est également responsable Eau de la Fondation France Libertés-Danielle Mitterrand.
Syndicaliste chez Veolia Eau Idf,  il exerce des fonctions de juge prud’homal.
Il est coauteur de “L'eau des multinationales, les vérités inavouables” Fayard 2006.

autour de l'eau

Le manque d’eau

Lorsque l’on parle de manque d’eau, on parle évidement d’eau potable. En effet, l’eau douce ne représente que 3% des eaux du globe. De plus, l’arrosage intensif, les engrais, les déchets industriels et chimiques etc. font que l’eau non polluée soit de plus en plus rare : des 3% d’eau douce seul 1/3 est propre à la consommation. La
déforestation systématique et massive, les émissions de gaz « a effet de serre » entraîne une perturbation du cycle de l’eau qui étant la cause principale du changement climatique auquel nous assistons, multiplient les phénomène extrême : sécheresse, inondations, tempêtes, ce qui ne facilite ni le stockage ni la répartition.
C’est pourquoi en ce début de XXIº siècle, l’eau est en passe de devenir une ressource rare et convoitée, d’autant plus qu’elle est indispensable à toute forme de vie.


Répartition dans le monde

En fait l’eau est déjà dans de nombreux pays une ressource dont on manque cruellement. Dans le nord de l’Europe, l’eau se trouve en abondance et des pays comme la France, vendent de l’eau à leurs voisins.
Mais il suffit d’aller en Espagne pour voir combien les choses sont différentes. L’eau du robinet n’est pas toujours consommable mais toujours insipide. Dans une ville comme Barcelone une personne seule dépense en une année environ 90 € en eau potable en bouteille.
Au Maroc, porte occidentale de l’Afrique, le problème se fait plus aiguë encore : dans de nombreux quartiers de Fez, au moi d’Août, la distribution d’eau est coupée pendant 8h dans la journée. La liste serai longue encore puisqu’on estime que 1,4 milliards de personne dans le monde n’a pas accès à l’eau potable.
 

Quelques conflits autour de l’eau

L’eau est aussi une source de conflit dans de nombreuses régions du globe. En Cisjordanie par exemple elle est un facteur très important du conflit entre Israël et Palestine : avec une population presque égale, Israël contrôle 90% des eaux potables.
Les palestiniens vivent dans un état de « stress hydrique »* extrême et permanent. Le Pakistan possède le plus grand réseau d’irrigation du monde mais il dépend de l’Indus dont le bassin se situe en Inde. Nul doute que c’est un élément de poids dans les perpétuelles tensions entre les deux voisins. En Europe, la Slovaquie et la Hongrie se disputent régulièrement devant les tribunaux, l’usage des eaux du Danube.
Comme le pétrole au XXº siècle, l’eau sera désormais la ressources stratégique par excellence. Mais si l’on peut vivre sans pétrole, aucune vie qu’elle soit animale ou végétale n’est envisageable sans eau.
 

La distribution : un bon filon

Malgré cette situation préoccupante pour l’ensemble de l’humanité il est un fait troublant : la distribution et la vente de services liés à l’eau est un des secteurs privés les plus lucratifs. Et c’est une « spécialité française » puisque le marché mondial est largement dominé par deux énormes entreprises françaises : Suez-Lyonnaise des eaux
et Vivendi-Générale des eaux. Cette dernière est devenu si puissante sous le « règne » de Mr Jean-Marie Messier qu’elle peut aujourd’hui contrôler une partie importante  d’autres secteurs : la télévision, le cinéma, la presse et l’édition... Ses pratiques ne sont pas toujours très nobles et parfois franchement malhonnête. Comme à Alto Lima, quartier populaire de la capitale péruvienne, où, après avoir multiplié par six le prix de l’eau d’un jour à l’autre, le PDG français Arnaud Bazire taxait ces gens de « plus mauvais consommateurs du monde » et de « mauvais clients ». Comment s’en étonner s’agissant d’une des populations les plus pauvres du monde, la facture était beaucoup
trop salée... pour de l’eau douce.