Dis pas ça, propos

Dis pas ça

Donner à entendre la force et la liberté qui se dégagent de l’écriture engagée de Lydie Salvayre, langue qui se délie généreusement et sans tabous, tour à tour littéraire et gouailleuse, drôle et cinglante à la fois, accompagner rythmiquement la musicalité de sa verve, sous une forme de « théâtre- concert» pour un musicien et deux comédiennes, tel est le pari de ce huitième « chantier libre ».


La parole naviguera entre des extraits de deux textes teintés par la même ironie cinglante de Lydie Salvayre. « Dis pas ça » et « Contre ».
Deux textes à la rythmique musicale qui bouscule les mots. Lydie Salvayre en compagnie de deux musiciens les a crée tour à tour en 2002 et 2006 sous forme de concert-lecture en collaboration avec France-Culture.
A travers ces deux histoires, la quête commune de deux femmes : Donner un sens à leur vie dans un monde où l’absurde et l’incohérence poussée jusqu’au grotesque côtoient allègrement « le bien-pensant » moralisateur.
A travers le parcours de Rachel et d’Elodie qui questionnent nos démocraties actuelles, les propos ricochent, se répondent et finissent par fusionner.

L’une,  Rachel, est en fuite.
Elle vient d’un pays où les hommes s’éteignent à force de se soumettre, elle nous parle d’une république improbable. Là-bas les hommes n’y ont plus de langue, ils disent oui à tout.
Parfois l’un d’eux rendu fou à force de se taire pousse un long hurlement et les « preneurs de sons » accourent aussitôt pour compléter leur collection de cris.
Un cri, un appel, une décharge avec un leitmotiv récurrent : « Avez-vous vu un homme ? Je cherche un homme »

L’autre, Elodie, cherche à se réaliser à travers la parole.
En déliant sa langue longtemps retenue, elle divulgue les secrets de famille, assimile le mariage à une forme de prostitution…
Elle essaie en vain de déployer un discours intime face à 15 milions de téléspectateurs qui la regardent. Ses projets de vie seront censurés par un autre leitmotiv qui tombe comme un couperet : “Dis pas ça”.

La parole s’échoue et laisse résonner le poids du non-dit.