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La cigogne et le coucou

un extrait vidéo de la cigogne et le coucou

Nous sommes tous les étrangers de quelqu'un.

Fable fraternelle, cette histoire simple raconte simplement de quelle manière rendre simple la relation compliquée entre les êtres.  Elle suggère également que lorsqu’on débarque en territoire étranger, il faut apprendre à apprivoiser les habitants et les coutumes, à comprendre la culture de l’autre.

Une cicogne en migration vers le sud est blessée par la balle d’un chasseur. Elle tombe dans un lieu inconnu et y installe un nid provisoire. Peu de temps après, un coucou, électrocuté par une ligne à haute tension débarque au même endroit. Il parle une langue slave inconnue de l’échassier francophone. Il est, comme n’importe quel coucou, manipulateur et envahisseur. Pas facile de communiquer, de cohabiter dans de telles conditions. D’autant que la première arrivée est intransigeante : pas question d’empiéter le moins du monde sur « ses » terres.


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Le début de l’histoire, situé dans le lieu clos d’une forêt où est disposé le public enfant, a des allures de farce réjouissante. L’opposition des caractères, la tension qui les confronte, les différences culturelles qui les constituent, sont drôles, accessibles aux petits par leur aspect burlesque, aux adultes par des jeux de mots ou des allusions amusées.

Le tout est émaillé de trouvailles multiples. Des objets miniatures permettent de raconter des historiettes rigolotes et tendres à propos du passé de chacun. Des animaux marionnettes illustrent des situations, concrétisent des rêves. Cela et des ombres chinoises au climat fragile et poétique, vers la fin, mène le scénario du côté d’une grande délicatesse émotive. Les sentiments d’hostilité se sont mués en solidarité puis en amour.

Martine Godard et Thierry Hellin incarnent des animaux marrants. Ils les interprètent à la façon de la commedia dell’arte. Ils y ajoutent beaucoup d’humanité. Et, aspect non négligeable, ils incitent leur public à une analyse très concrète du phénomène de l’incarnation de l’imaginaire par le théâtre, de l’écart qui sépare le réel de la fiction.

Michel Voiturier
in rue du théâtre