Richard Gotainer

Richard Gotainer

Zigoto notoire et de naissance (à Paris 12ème, en mars 1948), le fils unique-ô-combien de Frédérique et Georges fait preuve, dès sa prime enfance, de dispositions humoristiques évidentes servies par un un goût inné pour l’exhibition qui se manifeste très tôt (maternelle, communale, cours de récrée, plages, chambrées de pensionnat, scouts, colos, fac,...), et d’une volonté créatrice omniprésente qu’il exercera au fil des ans dans différents domaines: le dessin, les blagues et sketches d’adolescence, la photographie, la menuiserie, la publicité, la chanson, les vidéo-clips, le cinéma, la séduction, la vie.....

On ne soulignera jamais assez l’importance de l’image dans l’existence de ce garçon qui naît quasiment une seconde fois, à l’âge de quatre ans, quand il chausse sa première paire de lunettes. Il découvre que ce monde flou et néanmoins acceptable dans lequel il avait jusqu’alors évolué tant bien que mal est en fait beaucoup plus net et hospitalier qu’il ne le pensait. Bref, pour la première fois de son existence, Richard vient de faire le point !

Il va vivre ses vingt premières années principalement entre Nation et faubourg Saint-Antoine où se situe le magasin de meuble paternel, « L’Harmonie chez soi ». Il en gardera de chaleureux souvenirs et sans doute cet esprit « artisan », le goût de l’indépendance et du travail bien fait, base de toutes ses futures activités professionnelles.

Beatlemaniaque éminent, bédéphile séléctif (tendance “Tintin”, “Astérix”, Margerin, Jean Solé et - la Bible! - les “Dingos dossiers” et la Rubrique à brac” de son futur camarade Gotlib), voyageur impénitent, étudiant en Droit approximatif mais très débrouillard en tant que gars, il se retrouve un peu par hasard dans la Publicité, domaine qu’il marquera bien vite de son empreinte originale et novatrice, créant un “style Gotainer” qui fera école comme en témoigne l’album “Poil à la Pub” (sorti en 1985), riche et large compilation de ses jingles publicitaires connus et inconnus.

Puis vient la Chanson, principalement grâce à sa rencontre avec le mythique guitariste Claude Engel qui va devenir son complice, son autre moitié créatrice, son compositeur attitré. Ils produisent dans des conditions tout à fait artisanales un premier 30cm, en 1977, “Le Forgeur de Tempos” sur lequel on trouve “Polochon Blues”, “Le Moustique”, “Le Taquin et la grognon”,...qui connait un formidable succès d’estime auprès de nombreux professionnels et d’un public encore restreint mais de bonne qualité. Au Printemps 79, “Les Contes de Traviole” (“Tout foufou”, “Saturax”, “Le Quatuor en détresse”,...) vient confirmer les promesses du précédent album. Dans ses apparitions à la TéVé, Gotainer commence à montrer de quoi il est capable, apportant par le visuel une dimension supplémentaire et très personnelle à ses chansons.

Par la suite, l’univers unique et jouissif de ce super professionnel va s’enrichir de divers 45 tours, “Primitif”, “Chipie”, “Le Sampa” (son premier disque d’or en 1982), ...d’un troisième album “Chants Zazous” (“Le Mambo du décalco”, La Ballade de l’obsédé”, la suite magistrale des “Quatre saisons”,...), ...d’images, vidéo-clips (“Chipie” dès 1981, “Poil au tableau” et “Le Sampa” en 82, “Le Mambo du décalco” maintes fois primé en 83, “Le Youki” en 85,...) et émissions de télévision, ... et de rares mais marquantes apparitions sur scène (au “Café de la Gare” sur l’ordre et en première partie de Coluche en 80, à l’Olympia, d’abord en “américaine” d’Eddy Mitchell, fin 80, puis avec son magique et somptueux “Show Zazou” en 83).

Derrière tout cela, toujours l’idée fixe, l’Objectif : mêler spectacle, humour, images et musique sur un support noble et idéal,...de la pellicule 35mm par exemple!

C’est en 1984 qu’il décide de passer à l’acte et commence à écrire son premier scénario. Il lui faudra près de cinq années d’effort et de ténacité pour mener à bien ce projet qui deviendra “Rendez-vous au tas de Sable”, long métrage délirant, sorti en Janvier 1990 dans lequel, pour ses débuts au cinéma, Gotainer tient le premier rôle. Tout à cette longue gestation, il n’enregistre que quelques quarante-cinq tours mais non des moindres (“Le Youki”, “Femmes à lunettes”,...), un album-concept, “Vive la Gaule”en 87, ainsi que les chansons du film cité plus haut, en 89.

Après avoir enfin pris le temps de fabriquer, mettre au monde - avec l’aide non négligeable de sa compagne Isabelle - et admirer son premier enfant, Léo son fils, ce qui lui prendra une bonne partie de l’année 91 , il revient au printemps 92 avec un nouvel album baptisé “D’amour et d’orage” incluant “Treize envies de toi”, “En vous mouvant”, “Rupture de stock”, “Tout chez moi l’habite”, “J’crie pas, j’explique”...

Parallèlement, l’envie lui prend de vraiment faire de la scène à condition que le Claude Engel l’y accompagne! Ils forment donc un groupe compact et basique (deux guitares, basse, batterie et une choriste) et dès mars 92 se précipitent dans l’aventure. Du 26 au 31 Janvier 1993, on les retrouve à l’affiche de l’Olympia. Dans les mois suivants, c’est en public que Richard décide de travailler et tester la plupart des nouvelles chansons de son prochain CD “Elle est pas belle la vie ?!?” (“La pépie qui t’a”, “Nadine à oilpé”, “Tueur de frigo”, “Good bye marmite”,...) - sorti en Juin 94 - qu’il enregistrera à Bruxelles et “à l’ancienne”, pratiquement en direct, avec son groupe.

En mars 95, il présente au Casino de Paris son nouveau spectacle après l’avoir abondamment rodé en province. Il en profite pour faire capter par un spécialiste, Yves Jaget, équipé d’un matériel adapté et moderne, deux des concerts qu’il y donne afin de pouvoir mettre, en juin, à la disposition de toutes et tous “le Gotainer Band en public”, son premier album de ce type.
Début 96, alors que sort son deuxième extrait « single » (après « Le sampa » live !) du CD sus-cité, « Des oiseaux rock’n roll » - chanson inédite consacrée à l’amitié – le Gotainer comédien fait un retour discret mais prometteur dans « Elvis Aziz », un téléfilm de Frédéric Compain – diffusé sur France 2 – dans lequel il interprète un inspecteur de police « rock’n roll » aux côtés notamment de Michèle Laroque et Saïd Tadmaoui. L’été suivant, il tourne sous la direction de Michel Deville « La divine poursuite » avec pour partenaires Emmanuelle Seignier, Antoine de Caunes, Olivier Py…

1997 le voit se passionner pour les premiers pas de son second fils prénommé Tom et pour la découverte de l’informatique qu’il avait jusqu’alors superbement ignorée. Il est notamment attiré par les applications graphiques offertes par les ordinateurs, tant et si bien qu’il va rapidement acquérir une maîtrise suffisante pour concevoir lui-même les pochettes de son nouveau CD “Tendance banane” et du premier single extrait “C’est ce soir Noël” qui sortent en décembre. Pour cette production, outre son habituel co-équipier Claude Engel (“Lolita banana”, “Le blues du flouze”, “Le pays où j’ai pied”, “Une petite perle”, “Soleil, fais-moi ma fête”, “Paris tu pues” et “C’est ce soir Noël”), Richard a fait appel, pour la musique, à du sang neuf: Hervé Brault (“Babou dit dadidou”), Arnaud Aubaille (“La planète des animaux”), Philippe Kelly (“La planète des animaux”, “L’Optimiste”) et Olivier Delevingne (“Commerçants du faubourg”). Tous les textes sont, bien évidemment, comme d’hab signés Gotainer...

Du 26 au 31 octobre 1998, sur la scène parisienne et particulièrement conviviale de “L’Européen”, il présente un nouveau spectacle à l’ambiance acoustique, accompagné par deux choristes filles et deux musiciens-chanteurs, formule destinée à présenter, dans son plus simple appareil, la substantifique moelle du riche répertoire gotainérien constitué, mine de rien, en une vingtaine d’années de créativité, de diversité, d’humour,... de vraie poésie. Mais que l’on ne s’y méprenne pas ! Cette option musicale compacte n’engendre en rien l’austérité dans la forme. On sait que ce n’est pas le genre de la maison. Pour Gotainer, spectacle rime forcément avec spectaculaire; donc il y a du décor, du costume, des images, des surprises,... du pur Gotainer !

En janvier 1999 sort sur les écrans “Hygiène de l’assassin”, libre adaptation du roman d’Amélie Nothomb, réalisé François Ruggieri dont c’est le premier long métrage. Richard y incarne un inspecteur de police aux côtés de Jean Yanne. A la demande de William Leymergie, il a créé (avec ses camarades musiciens Celmar Engel et Philippe Kelly) le générique et les jingles de “Tout un programme”, la nouvelle émission matinale de France 2 présentée par Sophie Davant. En fin d’année, il commence, en duo avec Eric Kristy, la rédaction, en alexandrins modernes, d’une pièce de théâtre sur fond de pollution sauvage, d’écologie et de publicité.

Il consacre exclusivement le début du 21ème siècle à l’écriture de cette pièce puis à son essayer de la monter sans succès, confronté à des problèmes d’ordre surtout économiques. Et comme il n’est pas du genre à laisser tomber un projet aussi original et abouti, il décide finalement de jouer cette pièce tout seul, énorme challenge ! Il va donc se mettre à apprendre quasiment un nouveau métier l’art du « seul-en-scène », afin d’interpréter à lui tout seul les neuf personnages de la pièce ; il va y travailler d’arrache-pied pendant un an et demi avec l’aide du metteur en scène Jean-Christophe Barc. Cette comédie-solo avec des filles et des chansons dedans, « La Goutte au pépère », est crée le 12 octobre 2005 au théâtre le Temple à Paris où elle sera jouée jusqu’en février puis un peu partout en France en 2006 jusqu’à une ultime représentation exceptionnelle à l’Olympia le 6 novembre 2006 à l’occasion de la sortie du DVD du spectacle (TF1 vidéo).

Pendant cette période il fait aussi, un peu l’acteur, au cinéma, dans « Les Parisiens » de Claude Lelouch en 2004, et dans deux télé-films, pour TF1, de la série « Carla Rubens » où il interprétait le lieutenant de police Costa aux côtés, entre autres, d’Alexandra Vandernoote. En 2005, il se consacre soigneusement à la conception et à la mise en ligne, en décembre, de son site « gotainer.com » qui est devenu une de ses priorités. En 2006 l’envie lui prend en même temps que l’inspiration lui vient d’écrire des chansons en prévision d’un nouvel album. Fin 2007 il commercialise « La grande compile » (deux CD de chansons et un DVD de clips) et le DVD, enfin, du film « Rendez-vous au tas de sable » (de 1990) entièrement restauré et « ré-étalonné », avec la bande-son remixée et remastérisée et de vrais bonus. Parallèlement, a fait et fait également toujours de la publicité bien sûr, même si la mode actuelle, qui est à l’utilisation de musiques déjà existantes ou connues et souvent anglaises ou américaines, ne favorise guère les créations originales.

A part ça, le garçon a pris aussi le temps de se perfectionner en infographie, en montage vidéo, mais aussi en cuisine (notamment grâce à son pote le chef Marc Veyrat), et puis de goûter aux joies et responsabilités de la paternité…et à la vie !

 

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