Magic Slim par Paul Emmanuel Roy en 2007
photo : Paul-Emmanuel Roy

Magic Slim est l’une de ces rares légendes du blues encore vivantes, qui ont traversé les États-Unis du Mississippi jusqu’à Chicago et inspiré bon nombre de nos rockers et de nos bluesmen contemporains. Considéré par tous comme la flamme ultime qui anime le vrai Chicago Blues, Magic Slim and the Teardrops passent toujours aujourd¹hui la majeure partie de leurs temps sur la route.

Les concerts de Magic Slim sont légendaires. Du haut de son mètre quatre-vingt quinze, avec son allure incomparable, arpentant la scène de long en large, coiffé de son inséparable Stetson, assénant des chorus tranchants et des vocaux souvent proches de Howlin’’ Wolf, il électrise littéralement l’audience.

Né à Torrence, Mississippi, en 1937, il confectionne très jeune sa première guitare à partir d’un balai et d’une caisse de bois. Son instrument préféré est pourtant le piano, mais il l’abandonne quand il perd le petit doigt de la main droite en travaillant dans les plantations de coton. À l’âge de 11 ans, il rencontre Magic Sam qui devient son ami et l¹incite à développer son propre style. Il fera mieux qu’adopter le conseil, devenant le vibrato le plus acide de toute l¹histoire du blues.

Des années plus tard, en 1955, il suit Magic Sam à Chicago, et assure la basse dans la formation de ce dernier qui lui donne alors son surnom : Magic Slim. Il quittera Windy City, déçu, quelques années plus tard pour y revenir peu après, plus rageur que jamais, et finir par y imposer son style, ouvrant pour des artistes tels que Hound Dog Taylor et s’octroyant finalement le haut de l’affiche. Il a tourné depuis sans cesse à travers le monde, et Etta James, Buddy Guy ou même Albert Collins l’ont toujours considéré comme l¹un des leaders du blues électrique.



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