Les statues meurent aussi

Diar-Diar

de Alain RESNAIS
et Chris MARKER ,

Film français 1953. Censuré de 1953 à 1964.
Une production de la revue Présence Africaine.
Durée : 29 minutes.

Présentation intégrale du film
entrée libre

Synopsis

En 1950, à l’initiative de Chris Marker, et à la demande de la revue Présence africaine, le français Alain Resnais accepte le projet ambitieux de co-réaliser un film sur l’art  nègre et l’Afrique colonisée, dans un pays d’autant plus attaché à ses colonies qu’il sort de la seconde guerre mondiale. Le document s’interroge sur le statut de l’art nègre au musée, avant de présenter et commenter une extraordinaire variété de sculptures.

Tout en dévoilant des œuvres au plaisir des yeux, sur une musique du célèbre compositeur contemporain Henri Dutilleux, le film propose une réflexion lucide et tonitruante sur l’Afrique colonisée, à travers le commentaire, subversif pour l’époque, écrit par Chris Marker. La dernière bobine de l’œuvre cinématographique, qui lui vaudra une interdiction par la censure jusqu’en 1964, est un réquisitoire vibrant contre la mutilation de la culture africaine, vouée par les colons à l’industrialisation, au spectacle, à la dérision. Les cinéastes y dénoncent le traitement de l’art nègre comme un art primitif, dénué de toute création, par l’Etat colonisateur.

Sélectionné au festival de Cannes à sa sortie en 1953, le film se voit refuser, de 1953 à 1964, le visa d’exploitation par la Commission de contrôle des films cinématographiques (CCFC). Il faudra attendre 1995 pour que le film soit diffusé à la télévision, sur la chaîne Arte.

Il reste difficile, aujourd’hui, de se procurer une copie de ce film rare.