Aufgang

Aufgang / Rone

les trois musiciens gens flottent dans l'air, au dessus d'un plan incliné fait de miroir..
Aufgang photo de P. E. Rastoin
Aufgang sur france 3


deux pianos, une batterie,
ascenseur pour l'inoui...

Quand deux pianistes choisissent de mettre en avant un batteur, c’est un premier signe. Quand celui-ci est entouré de machines, en voilà un second. Bien que composé de musiciens classiques, Aufgang ne sera jamais une formation considérée comme telle. Les pianistes Rami Khalifé et Francesco Tristano n’ont pourtant plus rien à prouver dans le domaine. Aymeric Westrich profite de leur ouverture d’esprit pour accompagner le duo de sa batterie et de ses machines.

Étonnant de voir comment une telle formation à la musique peu accessible au premier abord arrive à captiver une salle. Il faut avouer que leurs arguments sont massifs. Si le spectacle ne se joue pas dans les lumières, il est assuré par l’engouement des deux pianistes derrière leurs claviers, Khalifé terminera le concert en nage.

Comparativement au disque, le son est bien plus brut, plus cru. Sur scène, on n’arrondit pas les angles, on crache ce que l’on a à dire dans l’instant. Les partitions sont noircies, les doigts virevoltent sur les touches, les mains vont s’aventurer dans les cordes du piano pour les étouffer, les regards se croisent et communiquent. Pendant ce temps, Westrich martèle des rythmiques (d’ailleurs parfois de manière trop robotique) entre trip-hop et techno binaire des plus classiques. De Channel 7 en ouverture de concert au toujours aussi « Detroit-like » Sonar, le trio arrive à embarquer avec lui un Café de la Danse d’abord perplexe puis complètement absorbé.

C’est finalement le morceau de bravoure Soumission qui viendra achever l’audience. Le titre le moins saisissable du disque devient finalement le plus incroyable sur scène. Touches mélodiques et rythmiques s’assemblent au fur et à mesure pour donner un tout de plus en plus intense. Jusqu’à ce que le frisson nous parcourt.

Pari gagné, le disque n’était donc pas qu’une expérience de laboratoire réussie par hasard, mais bel et bien l’oeuvre d’un vrai groupe.

café de la danse 09 11 2009

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